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AUPA NINTENDO
19 décembre 2006

WII A LA REVOLUTION !!!

Voici un article sur la Wii, réalisé par Francois Bliss de la Boissiere, d'overgame.com.
A lire, car il exprime bien la philosophie de la Wii.

"Comme prévu par Nintendo, l'interface innovante de contrôle de la Wii redonne confiance à l'utilisateur soumis depuis des années à des machines de plus en plus puissantes et complexes. Power to the people ! La Wii redonne le pouvoir au peuple.

Cela commence par un geste volontaire : pointer la télécommande Wiimote vers l'écran pour activer la Wii. Un acte banal quand il s'agit d'allumer un téléviseur ou tout autre appareil audiovisuel, mais inédit pour une console de jeux vidéo (même si, en complément de sa manette, la Xbox 360 s'allume aussi avec la télécommande Mediacenter accessoire). Diriger la Wiimote vers l'écran, ou vers la console elle-même, comme en faisait la démonstration la toute première vidéo promotionnelle de la Wii, est évidemment inutile. Une pression sur le bouton ON suffit. Mais peu importe, le premier geste devient injonction : oui, je veux interagir avec cet objet, peut-être jouer un jeu, mais, certainement, manipuler cette nouvelle interface.
Nintendo l'a prémédité, la Wii génère de nouvelles envies, une redécouverte du contrôle des jeux mais aussi de la machine. L'utilisateur expérimente une sorte d'émerveillement quotidien rien qu'en faisant glisser le pointeur sur les chaînes Wii affichées à l'écran. Curiosité et incrédulité se transforment très vite en une indicible satisfaction. Preuve que Nintendo a mis le doigt sur quelque chose d'essentiel dans la relation homme-machine, ou, avant même de pénétrer plus profondément dans un univers numérique, homme et surface du monde virtuel. En pressant simultanément les boutons A et B, le pouce et l'index pincent, par exemple, attrapent, de façon naturelle les icônes à l'écran, maintiennent leur prise le temps désiré et déposent l'icône à l'endroit voulu en relâchant sa tenaille. Les Miis gigotant se manipulent de la même façon, attrapés par l'utilisateur qui peut déposer le petit bonhomme sur une icône de fonction. Maintenu par le col, suspendu dans le vide, le Mii paniqué agite ses jambes en guise d'impuissance et confirme la main mise de l'utilisateur, réjoui. Et ce n'est que le début de cette nouvelle prise de contrôle, en surface, ludique, au fond, essentielle, qui redonne à la main un pouvoir qu'elle n'a jamais eu face aux machines technologiques et aux nouveaux mondes immatériels qu'elles abritent. Si les chaînes de news et de météo promises par Nintendo, comme la navigation sur Internet, conservent cette spontanéité d'utilisation, la puissance décontractée de l'utilisateur va continuer de croître.

L'innovante interface de contrôle des services audiovisuels de loisir que propose la Wii signe, au fond, au-delà du jeu vidéo, la nouvelle étape des relations homme-machines numériques. Les appareils mobiles, PDA, GPS, DS offrent déjà des écrans de contrôles tactiles, mais à l'échelle du téléviseur au centre du loisir universel domestique, cette évolution est probablement du même ordre d'importance que celle de l'invention de la souris pointeuse sur une interface visuelle à base d'icônes et de fenêtres sur micro ordinateur.
L'intuitivité quasi instantanée du système de contrôle tactile direct à l'écran (la Wiimote vibre légèrement en fonction des actions décidées à l'écran) a la familière évidence susceptible de transformer une audace expérimentale en standard. Demain, les constructeurs adopteront certainement tous une telle technologie de contrôle pour jouer, zapper sur la télévision (participer en direct aux jeux télévisuels en cliquant sur un prompteur ?), piloter les lecteurs DVD HD, et d'une manière générale tous les appareils audiovisuels avec affichage à l'écran. L'air – justement – de rien, entre sa convivialité sans affect et son profil low-tech affiché et revendiqué, la Wii fait également basculer un rapport de force dont l'avantage a toujours été du côté des machines.

La puissance obscure des ordinateurs, des consoles de jeu ou autres appareils programmables soit disant familiers comme l'ancien magnétoscope ont toujours mis l'utilisateur en position de faiblesse par rapport à la technologie et à sa maîtrise. Les machines, même domestiques, sont en avance sur l'homme, le font savoir en argument de vente, le montrent en surabondances de menus pas toujours bien utiles au-delà de l'esbroufe, et plient l'homme à leurs langages. Depuis que l'informatique s'embarque dans les machines, la situation empire. A moins de s'improviser ingénieur informatique du dimanche, ce sont les machines qui apprivoisent l'homme et non l'inverse. Celui-ci s'incline devant leurs puissances, leurs interfaces, les mystères du futur qu'elles retiennent implicitement, leurs abords intimidants qui valident tous les fantasmes de l'inconnu technologique. Sans en être encore tout à fait l'esclave, l'homme de tous les jours désireux de s'approprier une partie du pouvoir retenu par les machines doit accepter de devenir leur vassal. La Wii change cet équilibre où l'homme subit l'ordre des machines.

En s'affichant sans importance, en privilégiant la transparence, l'effacement, la Wii n'impose pas une technologie surhumaine. Les chaînes de jeux ou de services Wii se présentent dans des cases aux angles arrondis comme des bulles de BD, la musique d'ascenseur neutre du fond sonore déclare l'absence de gravité ou de solennité. Équipée de la Wiimote elle aussi apparemment ordinaire, la main de l'homme peut se tendre alors sans crainte d'être mordue vers l'écran. La façon dont l'écran réagit docilement, ludiquement et sans manière, aux gestes de la main, génère, sans doute inconsciemment, un sentiment de confort et, plus subtilement, une sensation de puissance. Grâce à cette interface modeste, cachant toute sa complexité, la machine retrouve une position de servitude à l'homme qu'elle n'aurait jamais dû quitter. La simplicité de la Wii redonne confiance en l'utilisateur, y compris à celui encore méfiant vis à vis du monde des machines, et sous le prétexte du jeu, le remet en position de contrôle. L'utilisateur décontracté de la nouvelle ère numérique peut alors sans inquiétude s'essayer au jeu vidéo enfin à portée de main.

A suivre : Wii… enfin libres ? "

J'espère seulement que les développeurs suivront...
Merci à Ken pour le lien.

Source : Texte : overgame.com

JPS

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